Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/244

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Dans ce moment la plupart des glaciers que j’ai observés avancent considérablement, en particulier ceux de l’Oberland bernois. Le glacier inférieur de l’Aar s’est allongé de plus d’un quart d’heure depuis 1811 ; (à cette époque, il se terminait, suivant ce que m’a assuré Jacob Leuthold, près de la grotte aux cristaux du Zinkenstock.) Les glaciers de Grindelwald augmentent aussi sensiblement, ainsi que celui de Rosenlaui[1]. Le grand glacier de Zermatt empiète sur sa rive gauche, tandis qu’il paraît être stationnaire sur la rive droite.

En résumant tous ces faits, on ne peut s’empêcher de reconnaître une certaine périodicité en grand dans ces oscillations des glaciers ; quelques auteurs ont même affirmé, sans doute sur la foi des habitans des Alpes, que cette périodicité était régulière, ou, en d’autres termes, que les variations de niveau avaient toujours lieu à des époques déterminées ; mais cette opinion n’est appuyée d’aucun fait positif.

Il est un autre phénomène très-curieux dont on ne saurait contester la réalité, c’est que certains glaciers décroissent, tandis que d’autres augmentent, té-

  1. En visitant de nouveau cette année (1840) tous ces glaciers, je fus très-étonné de voir que le glacier inférieur de l’Aar avait avancé de plus de 50 pieds depuis l’année dernière ; sa surface s’était en même temps élevée de 12 à 15 pieds près de l’Abschwung ; le glacier supérieur de Grindelwald s’est accru d’au moins 100 pieds sur sa rive droite ; le glacier de Gauli a également avancé ; il paraît qu’il en est de même des glaciers du Valais.