Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/279

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Suisse dans son ensemble[1] ; il a même cherché à le rattacher aux phénomènes analogues du nord de l’Europe. Tout en partageant l’opinion de Saussure relativement au mode de transport de ces blocs (qu’il croit avoir été charriés par de grands courans), il indique d’une manière très-détaillée et avec une rare connaissance des localités, le chemin qu’ils ont suivi pour arriver jusque sur les flancs du Jura. Tous les faits relatifs à cette question sont décrits par lui avec une grande précision ; peut-être cependant appuie-t-il trop sur la position de la région moyenne des blocs dans le Jura. Quant à la manière dont il explique le transport des blocs, je la crois complètement erronée, et je démontrerai plus bas qu’elle est insuffisante pour rendre compte de tous les phénomènes.

Dans la plaine, l’arrangement des blocs n’offre en général rien de particulier ; ils y sont dispersés irrégulièrement sur toute la surface du sol. Cependant M. de Buch a fait l’importante remarque que dans la plaine de Moudon les blocs de gneiss l’emportent sur le granit, et que sur les rives du lac de Neuchâtel les blocs de poudingues de Valorsine occupent le bas des pentes et ne s’élèvent pas sur les cimes, comme ceux de roches granitiques.

Il n’en est pas de même sur la pente méridionale

  1. L. de Buch, dans Leonhard Taschenbuch, für 1818, 2te Abth.