Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/302

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surfaces de stratification qui ont glissé les unes sur les autres. Cependant je vais indiquer brièvement les différences qu’elles présentent. Les premières, pénétrant verticalement ou obliquement à travers plusieurs couches, ne sont visibles que là où l’un des côtés de la roche en rupture s’est enfoncé ; elles ne sont jamais à découvert sur de grandes surfaces comme les laves. Les secondes présentent quelquefois des surfaces assez étendues, lorsque les couches supérieures au glissement ont été enlevées ; mais alors les rainures ou les sillons produits par le glissement sont dans le sens de la plus grande pente, ce qui ne se voit nulle part à la surface des laves.

Les surfaces polies par l’action des eaux se reconnaissent également à des caractères particuliers que nous avons décrits plus haut, soit qu’elles aient été produites par des eaux courantes ou par des masses d’eau plus considérables contenues dans un bassin. Dans le premier cas, ce sont des sillons sinueux descendant toujours, tandis que les sillons et les gibbosités des laves montent et descendent, suivant les accidens de la roche polie. Dans le second cas, les eaux qui sont jetées sur les rivages par les vents, rentrant toujours en équilibre, forment des sillons inégaux plus ou moins profonds, qui suivent généralement la ligne de plus grande pente, à moins que des accidens locaux ne leur impriment une direction particulière. On peut étudier tous ces accidens divers