Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans les environs de Neuchâtel, en comparant les sur faces polies du Mail avec les érosions produites par le lac, dans le prolongement des mêmes couches au-dessous du cimetière, et avec les sinuosités qui ont été produites par le Seyon dans ses gorges. D’ailleurs les surfaces polies par l’action de l’eau ne sont jamais aussi lisses que les laves ou les surfaces polies par les glaciers ; elles présentent en outre des creux et des arêtes saillantes, tandis que ces dernières sont bosselées et arrondies. Que l’eau charrie du sable et du limon, ou non, les effets sont les mêmes ; seulement ils sont plus lents dans ce dernier cas.

N’ayant pas visité les côtes de la mer depuis que je m’occupe de ces questions, je n’ai pas encore eu l’occasion d’étudier les effets du flux et du reflux et des grands courans sur les roches de différente nature ; mais je ne pense pas qu’ils puissent différer beaucoup de ce que l’on observe sur les bords de nos lacs. Je n’ai pas encore pu non plus examiner l’influence qu’exercent sur les rivages de grandes masses d’eau charriant des glaces ; je doute cependant qu’elles agissent différemment des eaux ordinaires. Ce qui est certain, c’est que, dans les lits de nos rivières et sur les bords de nos lacs, ces effets se confondent. D’ailleurs, il est évident que les glaces flottantes ne sauraient avoir d’action au-dessous du niveau des eaux qui les charrient ; par conséquent, si les surfaces polies étaient dues à des glaces flottantes, les sillons et les