le dire, étant, comme presque tous les vieillards, fidèle à ses habitudes.
En voyant entrer Gilberte, elle le déposa sur une table placée près d’elle et sur laquelle se trouvaient déjà deux petits paquets. Gilberte se mit à genoux près de Mme Darwey, qui prit dans ses bras la tête de sa petite-fille et la serra doucement.
« Pardon, bonne maman ! dit l’enfant, et, les larmes lui coupant la parole, elle ne put achever.
— Oui, chère enfant, dit Mme Darwey, oui, je te pardonne de tout mon cœur et je prie Dieu de te bénir et de te garder bonne toujours. »
Puis, relevant la tête de Gilberte, et considérant avec affection cette petite figure saintement émue, elle ajouta :
« C’est un grand jour qui se prépare pour toi, ma chère petite, puisses-tu ne jamais l’oublier ! Tu as fait beaucoup d’efforts depuis un an ou deux, ta mère et ta sœur me l’ont dit bien des fois. Aujourd’hui tu deviens jeune fille, et à partir de demain il s’agit pour toi, non-seulement de laisser de côté les défauts de l’enfance, mais encore de marcher courageusement dans la voie de