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les Arméniens se jetèrent sur eux de divers côtés en poussant des cris énormes, en faisant pleuvoir des balles. Les soldats, surpris et effrayés et croyant qu’ils étaient assaillis par quelques milliers d’ennemis, se mirent à s’enfuir sans aucune résistance ; les Arméniens les poursuivirent, tout en tirant sur eux, jusqu’à trois heures de distance : la plupart des Turcs se réfugièrent à Albisdan ; Ahmed-Pacha avait réussi à arriver avec sept soldats jusqu’au camp d’Aziz-Pacha, en passant par le pont de Vartabed. Le pilav resta aux Arméniens, qui s’en régalèrent ; ils trouvèrent aussi des armes et munitions en grande quantité, ainsi que des chevaux, des bestiaux et toutes sortes d’objets. La nouvelle de cette victoire se répandit bientôt à Zeïtoun et anima toute la population d’un grand enthousiasme, tandis qu’elle jetait le découragement et la peur parmi les troupes ottomanes.

Le lendemain, le jeudi 26 août, c’était la fête de l’Assomption. Les Zeïtouniotes sortirent des églises en nombreuses processions et en promenant partout le Khatch-Alem, cette fameuse image miraculeuse du Christ crucifié, ils se rendirent jusqu’aux collines de Saghir et d’Echek-