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sacrer. Tout le monde croyait que les Zeïtouniotes allaient arriver d’un moment à l’autre.

Lorsque la nouvelle de la défaite arriva à Constantinople, Aziz-Pacha fut disgracié et l’on envoya à sa place Achir-Pacha, l’ancien gouverneur de Belgrade. Le gouvernement décida de mettre sur pied une armée de 150,000 soldats, pour anéantir le Zeïtoun.

Les Zeïtouniotes, prévoyant le danger, eurent recours à un moyen habile. Ils composèrent une requête suivie d’un rapport, et le vartabed Krikor Apardian partit avec le prêtre Der Movsès pour Paris. Le Vartabed Garabed Ghahnazarian, cet homme érudit et patriote, qui avait déjà fait à Paris plusieurs publications sur l’histoire et la littérature arménienne, se chargea lui-même de présenter la requête des Zeïtouniotes à l’empereur Napoléon III. La France avait alors une très puissante influence en Orient ; depuis l’affaire du Liban, les Turcs la redoutaient et les chrétiens la prenaient pour leur grande protectrice. L’empereur avait envoyé au Sultan un télégramme énergique et presque menaçant, par lequel il lui conseillait d’arrêter la marche de son armée contre Zeïtoun. La Sublime Porte s’empressa de rappeler