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ZEÏTOUN

ainsi disparu : les Circassiens à leur tour faisaient la même chose aux Zeïtouniotes, lorsqu’ils les trouvaient seuls ou faibles ; ils attaquaient parfois les villages voisins de Fournous. Le supérieur du couvent Sourp-Garabed de Fournous, l’évêque Nicolaïos, que les Turcs avaient nommé l’évêque fou, réussit plusieurs fois à les chasser tout seul ; pour empêcher leur invasion, c’est lui qui fonda en 1864, le village arménien de Tékir sur le passage qui porte le même nom.

Les Circassiens se rendirent compte à quel point les Zeïtouniotes étaient pour eux de redoutables voisins ; ils les proclamèrent igid, c’est-à-dire braves. Un voyageur français, M. Léon Paul, qui a visité le Zeïtoun en 1864 et qui a parlé avec une grande sympathie des montagnards du Zeïtoun, a remarqué lui-même combien les Circassiens évitaient en ce temps-là de rencontrer les Zeïtouniotes.

Léon Paul a trouvé à Zeïtoun un accueil très cordial. Les Zeïtouniotes reçurent ce représentant de la France avec les honneurs militaires et avec des coups de feu d’enthousiasme. « Je regrette, écrit-il, de ne pouvoir donner qu’une bien pâle idée de notre réception. J’entends encore à l’heure