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porteront ici et les distribueront aux soldats. Il dépend de vous de donner votre décision. »

« Colonel EFFET-BEY.

« 27 Techrini-Sani, 1311. »


Nous avons envoyé cette lettre à Marache au moyen de deux soldats prisonniers. J’ai appris plus tard par un témoin que Remzi-Pacha, après avoir lu cette lettre, avait crié devant les soldats eux-mêmes : « Ôtez-vous de ma vue, imbéciles ; il y a longtemps que le gouvernement vous compte déjà comme perdus[1]. »

Le 27 novembre, nos chasseurs arrêtèrent cinq personnes dans les ruines de Béchen ; tous les cinq portaient des costumes européens et étaient montés à cheval. En voyant des insurgés ils avaient élevé un drapeau blanc et s’étaient mis à chanter un hymne d’église arménien. C’étaient des notables de Marache que Moustapha-Remzi-Pacha avait fait sortir de prison où ils gémissaient depuis des semaines, et qu’il avait forcés de se rendre à Zeïtoun pour communiquer aux insurgés ses ordres et ses menaces. C’étaient le prêtre Tor-Oghli et les no-

  1. Les journaux de Constantinople et les dépêches envoyées en Europe avaient annoncé en ce moment que le Sultan avait donné l’ordre d’envoyer des vivres aux soldats prisonniers ; ce n’était là qu’un mensonge.