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demain tous les princes monteraient à cheval et que le peuple tout entier, depuis l’enfant de quinze ans jusqu’au vieillard de soixante ans, les suivrait pour résister à l’armée ennemie.

Le 15 décembre, le dimanche matin, la foule se dirigea vers la caserne ; elle était précédée des prêtres de Zeïtoun qui s’étaient revêtus de leurs costumes de cérémonie et portaient l’image miraculeuse du Khatch-Alem ; les femmes les accompagnaient toujours avec leurs haillons noirs : tous chantaient un hymne de pénitence ; la procession s’arrêta devant la caserne ; tous avaient déjà pris la sainte communion ; le prêtre prononça la prière d’absolution. C’est en ce moment que je suis sorti de la caserne avec quelques combattants qui conduisaient deux mulets chargés d’un canon ; nous nous sommes dirigés vers l’endroit où nous devions nous battre : la foule des insurgés nous suivit. Les femmes adressaient des paroles ranimantes aux combattants, elles leurs chantaient des chansons de gloire. À huit heures du matin, nous sommes arrivés sur les montagnes d’Ak-Dagh où nous avons trouvé un grand nombre d’insurgés qui s’y trouvaient depuis la veille.