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DE LA RÉVOLUTION DE 1848.

ment provisoire, né de la révolution de Février, cesse d’exister.

« La souveraineté de l’Assemblée devant s’exercer par délégation jusqu’à la mise en vigueur de la constitution, qui va être décrétée par elle, elle confie le pouvoir exécutif à une commission exécutive composée de cinq membres. »

Après quelques débats, la proposition fut adoptée et l’on procéda à la nomination des cinq membres de la commission exécutive, chargée d’exercer le pouvoir jusqu’à l’établissement définitif de la constitution.

MM. Arago, Marie et Garnier-Pagès furent nommés sans contestation. Le nom de M. Ledru-Rollin, repoussé à une grande majorité dans les bureaux, passa à une faible majorité au scrutin public et à une majorité un peu plus forte au scrutin secret, uniquement sur la déclaration formelle de M. de Lamartine que, si l’Assemblée persistait dans cette exclusion, il ne consentirait pas à faire partie de la commission exécutive. Cette déclaration excita un vif mécontentement et l’Assemblée, qui n’osa passer outre, en témoigna du moins son déplaisir en donnant à M. de Lamartine moins de voix qu’à ses trois collègues.

Le résultat du scrutin secret donna : 725 voix à M. Arago ; à M. Garnier-Pagès, 705 ; à M. Marie, 702 ; à M. de Lamartine, 645, et à M. Ledru-Rollin, 458. M. Pagnerre fut nommé secrétaire de la commission exécutive.

Deux jours auparavant, MM. Louis Blanc et Albert s’étaient démis de leurs fonctions de président et de vice-président de la commission des travailleurs.

La seconde partie de la proposition Dornès, qui déclarait que le gouvernement provisoire avait bien mérité de la Patrie, fut l’objet d’une courte discussion soulevée par M. Barbès, qui protesta, au nom du peuple, contre une foule d’actes faits par le gouvernement, et qui demanda compte des massacres commis à Rouen, de l’abandon des Polonais, des Belges, des Italiens et des Allemands.