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DOCUMENTS HISTORIQUES.

cipe social de la révolution de Février : on vous trompe, frères, on vous trompe !

Sachez-le, sachez-le bien : Dans son âme et dans sa conscience, devant Dieu et devant l’humanité, l’Assemblée nationale vous le déclare : elle veut travailler sans relâche à la constitution définitive de la fraternité sociale.

L’Assemblée nationale veut consacrer et développer par tous les moyens possibles et pratiques le droit légitime du peuple, le droit qu’a tout homme venant au monde de vivre en travaillant.

L’Assemblée nationale veut consacrer et développer, par des subventions et des encouragements de toutes sortes, ce grand principe de l’association destiné à unir librement tous les intérêts, tous les droits.

L’Assemblée nationale veut, comme vous, tout ce qui peut améliorer le sort du peuple dont elle émane ; relever la dignité du travailleur ; rapprocher fraternellement tous les membres du grand corps national.

Frères ! frères ! laissez à vos représentants le temps d’étudier les problèmes, de vaincre les obstacles, de reconstruire démocratiquement tout un ordre politique et social renversé en trois jours par une victoire héroïque ; et cessez, oh ! cessez de déchirer par des collisions sanglantes les entrailles de la patrie !


l’assemblée nationale à la garde nationale.


Gardes nationaux !

Vous avez donné hier, vous ne cessez de donner des preuves éclatantes de votre dévouement à la République.

Si l’on a pu se demander un moment quelle est la cause de l’émeute qui ensanglante nos rues, et qui tant de fois, depuis huit jours, a changé de prétexte et de drapeau, aucun doute ne peut plus rester aujourd’hui, quand déjà l’incendie désole la cité, quand les formules du communisme et les excitations au pillage se produisent audacieusement sur les barricades.

Sans doute la faim, la misère, le manque de travail sont venus en aide à l’émeute.

Mais, s’il y a dans les insurgés beaucoup de malheureux qu’on égare, le crime de ceux qui les entraînent et le but qu’ils se proposent sont aujourd’hui mis à découvert.

Ils ne demandent pas la République. Elle est proclamée.

Le suffrage universel. Il a été pleinement admis.

Que veulent-ils donc ? On le sait maintenant : ils veulent l’anarchie, l’incendie, le pillage.

Gardes nationaux ! unissons-nous tous pour défendre et sauver notre admirable capitale.

L’Assemblée nationale s’est déclarée en permanence. Elle a concentré