Page:Aicard - Jésus, 1896.djvu/30

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LE JEUNE BERGER.

Te moques-tu de moi ? Sur ce coteau perdu,
Nos troupeaux sont muets. Pas un agneau ne bêle.
Le silence est partout. Je n’ai rien entendu.

LE VIEUX BERGER.

Trois amis m’ont conté, trois vieux pasteurs de chèvres,
Qu’ils ont vu dans le ciel un ange, cette nuit ;
Il leur a dit, parlant, comme toi par tes lèvres :
« Le Messie est né ! »

LE JEUNE BERGER.

« Le Messie est né ! »L’ange aura parlé sans bruit…
Et pour moi je n’ai vu que deux blanches nuées.

LE VIEUX BERGER.

Oui, les ailes de l’ange.