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MAURIN DES MAURES

— Noum dé pas Diou ! s’écria Pastouré, — j’aimerais mieux l’épouser moi-même, bien que j’aie pris les femmes à l’ôdi (en horreur) plutôt que de la laisser à ce gendarme de carton !

Il y eut encore un assez long silence.

— Voyez-vous, dit M. Rinal, il est bien probable que, par des moyens que j’ignore et pour une raison qui nous échappe, Maurin aura jugé bon, tout à coup, de faire courir le bruit de sa mort !

— Vous devez être sorcier, mon brave M. Rinal, dit Pastouré, je mettrais ma main au feu que les choses sont comme ça et pas autrement… Allons, adieu… que je vais aux nouvelles !

— Et où cela, mon bon Pastouré ?

— Laissez-moi faire, dit Pastouré, je finis toujours par retrouver mon Maurin, moi ! Mort ou vivant, je le trouverai. Aussi bien moi que mon chien Pan-pan, quand nous sommes sur une piste, nous rencontrons au bout ce que nous cherchons… À vous bientôt revoir ; maintenez-vous !

Pastouré sortit, et quand il fut seul sur la route, au clair de la lune, il se parla ainsi à haute voix :

— Qu’il soit mort, notre Maurin, n’en croyez rien, braves gens ! Il en a encore à dire et à faire, et qui seront toutes meilleures les unes que les autres. Il les fera trimer encore, les gendarmes ! Il en aura encore, des procès-barbaux ! Il n’a pas fini d’en tuer, des lièvres et des lapins ! Et il n’a pas fini de plaire aux belles filles, croyez-moi, puisque c’est moi que je vous le dis… Nous en conterons encore ensemble, des galégeades, mon vieux Maurin !… Non. non, il n’est pas mort. D’abord, voyons un peu… en quel endroit était-il à l’affût, cette