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peuples et les devoirs des rois en matière d’impôts ! C’est aussi l’événement le plus considérable, quoique le moins aperçu jusqu’à ce jour, du siècle de Louis XIV !

Lorsqu’on étudie les œuvres littéraires et philosophiques de ce grand siècle, quelle que soit leur excellence, on y reconnaît l’action de la pensée souveraine qui régnait alors sur l’Europe. Le vieux Corneille, parmi les poètes, est peut-être le seul qui ait échappé à cette étreinte vigoureuse du despotisme royal. Pascal et ses amis y échappent aussi : ceux-là sont des hommes de solitude et de méditation ; ils n’appartiennent à leur époque ni par leurs mœurs ni par leurs œuvres, aussi furent-ils persécutés. Mais ces exceptions une fois reconnues, voyez comme le siècle se transforme pour flatter les oreilles et les yeux du maître. Racine refait la langue trop rude de Corneille, il lui donne cette élégance délicate qui fixe l’attention et l’admiration au point de laisser passer la vérité. Bossuet malgré l’austérité de ses doctrines, Fénelon malgré sa vertu, cèdent au besoin de rendre la piété