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nivers sans Dieu. Il disait froidement que Dieu lui était inutile, qu’il n’avait pas besoin de cette hypothèse, ne s’apercevant pas que les lois mathématiques ne sont que l’ordre, et que l’ordre témoigne la volonté et l’intelligence. Funeste aveuglement d’une âme faite pour la vérité ! Celui qui avait trouvé la périodicité des perturbations célestes, c’est-à-dire la plus sublime des causes finales, une de ces harmonies qui rendent Dieu visible, reste incrédule, par orgueil, en présence du système de l’univers.

Et cependant si l’incrédulité peut être vaincue, c’est par la puissance de ces hautes spéculations de la pensée. Aristote lui-même, ce contemplateur si froid, si réservé de la nature, s’émeut en cherchant les lois qui la gouvernent. Dans son émotion, il qualifie de théologiques, c’est-à-dire appartenant plus spécialement à Dieu, les investigations de la philosophie sur le système du monde. Théologisons, dit-il en commençant son discours, théologisons sur ces grands objets ! Puis il continue ses recherches, content d’avoir appelé le