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où l’on exerçait tous les arts et toutes les industries ; il y vit des fileuses, des tisserands, des maçons, des charpentiers, des architectes, des physiciens savants dans les lois de l’équilibre, des ingénieurs habiles à se servir des formes de la plus profonde géométrie. Enfin il crut reconnaître dans ces atomes animés des passions et des ambitions aussi terribles que les nôtres, et souvent il assista à ces scènes éternelles de guerre et d’amour qui ont pour théâtre un fétu ou un grain de sable, et qui sont l’harmonie et le salut du monde !

Il avait compris l’ordre providentiel établi entre les ruses, les industries, les combats de ces petits êtres si bien armés pour la guerre, si bien organisés pour le plaisir. Il avait vu qu’une seule mouche échappée à cette loi générale qui balance la production par la destruction suffirait pour envahir la nature, pour anéantir le genre humain !

Ces mondes nouveaux occupèrent l’Europe ; tous les regards des naturalistes se tournèrent de ce côté. On s’étonnait de retrouver l’immensité