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cartes, Pascal, Huygens, Newton et Leibniz ; de 1707 à 1771, Linné, Buffon, Swammerdam, Bernardin de Saint-Pierre, Réaumur, Bonnet et Bichat. Tous ces beaux génies arrivent sur le globe, chacun à son heure, comme des ouvriers que la voix de Dieu appelle successivement au même travail. Dans cette grande mission scientifique, les premières pensées se tournent vers le ciel ; la terre n’a que les secondes. Il semble que notre âme s’attache de préférence aux choses qui l’étonnent. Nous voulons connaître la loi qui soutient les soleils, nous cherchons l’immensité, avant même de jeter un regard sur la petite planète qui nous sert d’habitation. Deux fois s’est révélée cette aptitude singulière de l’esprit humain. Aristote ne vient qu’après les pasteurs chaldéens, et Linné qu’après Newton. Ainsi, chez les anciens comme chez les modernes, la science de l’astronomie a précédé la physique terrestre et toutes les sciences de l’histoire naturelle. Les yeux de l’homme ont beau rencontrer les choses qui passent, son âme mieux instruite s’en détourne et cherche éternellement et divinement l’infini.