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dieux héroïques, loin des traditions pélasgiques et des satires inexorables d’Aristophane. La licence, exploitée par le génie, a dit son dernier mot ; mais la fécondité hellénique ne tarit pas encore. Lorsque la vie publique est exilée du théâtre ; Ménandre, dont Térence nous offre la copie effacée, y fait pénétrer la vie privée ; il s’empare des ridicules domestiques : la réalité, le présent, les caractères, voilà son domaine. Dernier poète original de l’Attique, dernière expression d’une société si fertile en chefs-d’œuvre, Ménandre se montre au bout de cette grande et merveilleuse carrière.

Nous ne répéterons pas ce qui a été dit souvent sur cette richesse et cette diversité de développement ; la Grèce a fatigué l’admiration. Avouons toutefois que la prépondérance de la forme, le culte de la beauté corporelle, la conception et l’expression plastiques de ses artistes, le règne des voluptés consacré par cette adoration de la forme, ont borné la sphère de la pensée et des arts dans la Grèce antique ; le type de la beauté