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d’œil tant de conquêtes et de travaux. Rien n’a été perdu pour l’humanité. La poésie, qui n’est que l’expression musicale de nos émotions ; la peinture, le roman même, tout sert le développement de nos destinées. Chaque âge, chaque modification intellectuelle nous apportent leur tribut et leur bienfait. La pensée sort de ses langes, acquiert de la grandeur parmi les peuples théocratiques ; s’échauffe et s’exalte à la source religieuse ; s’épure chez les Grecs ; devient pratique et puissante chez les Romains ; subit une nouvelle épreuve et une épuration nouvelle chez les peuples chrétiens ; et s’arme tour à tour d’analyse pour détruire, de liberté pour vaincre, d’autorité et de synthèse pour organiser ; et chacun de ces triomphes est marqué dans l’espace par un de ces noms sublimes que nous avons rappelés : c’est Dante, c’est Milton, c’est Rousseau, c’est Voltaire, c’est Byron, c’est Gœthe, et quelquefois leurs disciples et leurs heureux imitateurs !