Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/432

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vulgaire de tous les législateurs, la sagesse profonde des plus célèbres philosophes s’étant accordée pour admettre ces principes et ce criterium, on doit y trouver les bornes de la raison humaine, et quiconque veut s’en écarter doit prendre garde de s’écarter de l’humanité tout entière. »

Ainsi Vico croit avoir marqué les bornes de la raison humaine. Voilà une haute prétention. Il plante son drapeau au milieu de la grande assemblée des peuples, et le cri général qui sort de cette foule, il le proclame la vérité, il dit : La raison humaine n’ira pas plus loin. Et cependant que d’objections contre ce système ! Pour que la pensée universelle puisse devenir le criterium de la vérité, il faut qu’elle n’ait jamais proclamé le mensonge. Ici la règle ne peut souffrir d’exceptions, l’exception serait l’erreur, et l’erreur détruit la règle. Eh quoi ! n’a-t-on pas vu des temps où l’idolâtrie couvrait le globe ? Les sacrifices humains n’ont-ils pas ensanglanté tous les cultes ? L’esclavage et la polygamie ne furent-ils pas consacrés par toutes les