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lés, de ce travail effroyable des juges et des bourreaux !

L’indifférence des criminalistes pour tout ce qui tient à l’humanité s’explique à peine par la barbarie des temps et l’ignorance des peuples ; mais l’indifférence des philosophes comme Montaigne, des hommes religieux comme L’Hôpital, des législateurs comme Montesquieu, qui pourra l’expliquer ?

À côté du livre de Beccaria il n’y a rien. Homme admirable, il fut seul à consommer sa révolution ! son livre n’a que deux cents pages, et avec ce petit volume il a fait plus de bien au monde que les quinze mille in-folio des jurisconsultes brevetés et endoctorisés ne lui ont fait de mal. Il a tout réformé.

Lorsque ce livre parut, en 1764, date précieuse qui doit être conservée dans les annales des bienfaiteurs de l’humanité, Montesquieu était mort depuis neuf ans. La joie de se voir un pareil disciple a manqué à la vie de ce grand homme. Le Traité