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mortalité, presque sans Dieu, et dont l’horizon environné de ténèbres s’ouvre toujours sur la terre !

En esquissant les doctrines de ces deux grands hommes, nous avons, pour ainsi dire, marqué la place des diverses philosophies qui se partagent aujourd’hui le monde. Quelles que soient ces philosophies, elles touchent par un point à Platon ou à Aristote ; ils sont le flambeau où viennent s’allumer tous les autres flambeaux. La religion même, charmée de leur sagesse, les a introduits dans son sanctuaire ; Platon y règne par les pères de l’Église, qui reconnaissent en lui la pensée du vrai Dieu, et Aristote par les scolastiques, qui lui empruntent les règles de son argumentation. Sous les noms barbares de nominaux ou d’empiristes, de réaux ou d’idéalistes, ils civilisent le moyen-âge ; puis la lumière se fait, et alors ils reparaissent avec des formes plus dignes et plus philosophiques, mais toujours ennemis, mais toujours prêts à la dispute et au combat, jusqu’au jour où les deux camps se trouvent séparés par un abîme. C’était au dix-huitième siècle ; Locke venait de