Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/140

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poignets qu’elle maintenait arrêtés contre le corps.

À moins d’être délivrée par une main secourable, la pauvre captive devait passer les longues heures de la nuit dans une cruelle immobilité. Elle ne dit pas un mot, ne proféra pas une plainte. En apportant auprès d’elle le petit Harry, Wontum ne put s’empêcher de lui accorder un regard d’admiration.

Tous ces préparatifs accomplis, le Pawnie se coucha sur le sol, directement en face de l’entrée, et resta longtemps immobile mais éveillé, comme une bête fauve à l’affût.

Cependant, lorsqu’arrivèrent les premières heures matinales après minuit, sa tête s’inclina sur le gazon, ses poings fermés s’entr’ouvrirent ; il s’endormit d’un sommeil d’autant plus profond qu’il avait lutté davantage.

Il était impossible à Manonie de faire un mouvement. Elle aurait bien voulu écarter un peu les branches de sa tente pour apercevoir ce qui se passait dans la campagne. S’apercevant que son petit garçon était éveillé, elle l’appela avec un sourire, et lui demanda, bien bas, de pratiquer une ouverture dans les feuillages.