Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cette bête fauve. D’ailleurs, je ne veux pas le tuer endormi, ce Wontum : je veux, qu’avant sa mort, mon regard le glace d’effroi, je veux qu’il sache quel est celui qui a si longtemps poursuivi lui et sa tribu, semant parmi eux la terreur !

— Mais qui donc êtes-vous ? Dites-le moi, Walter, je vous en prie. Expliquez-moi pourquoi vous avez si souvent levé sur les Pawnies des mains ensanglantées. Sans doute, vous exerciez une juste vengeance, je le crois ; cependant j’ose vous demander le motif… le secret redoutable que vous gardez au fond du cœur… le moment n’est-il pas venu, ami bien cher, de vous confier à moi ?

– Bientôt, oui bientôt ; avant notre mariage, vous saurez tout. Pour le moment, je vous en conjure, contentez-vous de ce qu’il m’est permis de vous dire ; et fiez-vous à ma loyauté et à mon amour pour vous, chère Mary.

Ils demeurèrent tous deux, pendant quelques instants, plongés dans leurs réflexions silencieuses. Mary poussa un profond soupir, après avoir promené un long regard sur l’admirable paysage qui les entourait ; puis elle dit d’un ton mélancolique :