Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/161

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— Ugh ! dit-il au bout de quelques instants en montrant du doigt les troupes qui s’approchaient dans le lointain ; Chiens Blancs, voyez-vous arriver vos amis ; sans doute vous préféreriez partir avec eux ?…

Quindaro ne répondit rien. Il comprenait parfaitement que le Sauvage pensait à mal, et ne cherchait qu’un prétexte, un mot, un signe pour rendre plus cruelle encore la misérable position de ses prisonniers. S’il n’eût été retenu par la crainte d’attirer sur ses malheureuses compagnes d’atroces représailles, il aurait essayé de recommencer la lutte, car sa fureur était comparable à celle du tigre pris au piège.

Il regarda Manonie, également chargée de liens comme lui. L’infortunée avait les yeux noyés de larmes ; tout en tenant son petit garçon convulsivement serré contre sa poitrine, elle jetait d’avides regards sur ces amis qui arrivaient, hélas ! trop tard, des confins de la vaste plaine. Évidemment il n’y avait aucun espoir de ce côté, car le Pawnie les avait aperçus et n’aurait pas l’imprudence de les attendre.

Mary Oakley se roulait sur le sol, auprès du cadavre de sa mère, dans les transports d’une