Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sonniers furent enfermés dans une caverne étroite, et soigneusement gardés à vue. Le bruit s’était répandu dans la peuplade entière que Quindaro — le Démon de la Montagne comme ils l’appelaient — était au nombre des captifs. Cette nouvelle avait enivré de joie les Pawnies : on dansa, on chanta, on hurla à faire crouler les rochers. Toute la nuit il y eût à l’entrée de sa prison des groupes de curieux, avides de voir l’homme qui avait été si longtemps leur terreur, et qui, jusque-là, avait su leur échapper.

Un grand conseil fut tenu. Manonie qui avait entendu la plupart des discours se tourna vers Quindaro et lui dit :

— Je crois qu’il n’y a plus guère d’espoir à conserver pour vous, notre excellent ami.

— J’entends leur conversation, Manonie, répondit-il tranquillement, mais je ne perds pas espérance. J’ai idée que je leur échapperai encore.

— Que disent-ils, Walter ? demanda Mary Oakley.

— Vous le saurez toujours trop tôt… cependant peut-être vaut-il mieux que je vous le dise.

— Oh ! oui ; parlez, cher Walter ; dites-moi tout.