Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/191

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quelque distance le prirent pour un des leurs et le laissèrent passer.

Wontum serrait de près Quindaro avec une agilité effrayante et un acharnement féroce. Tous deux dévoraient l’espace, l’un courant pour sa vie, l’autre pour sa vengeance. Le Pawnie avait essayé un coup de fusil sur le fugitif, mais il l’avait manqué. Renonçant alors à se servir inutilement de son arme, il se remit à le poursuivre en poussant des cris d’alarme qui ameutèrent contre Quindaro tous les Pawnies des environs.

Le jeune Blanc avait réussi à prendre un peu d’avance ; mais bientôt il se vit sur un terrain excessivement périlleux. Derrière lui la meute hurlante et forcenée ; devant, une rangée menaçante de carabines ; à droite, un précipice dont les parois perpendiculaires plongeaient dans une sombre profondeur ; à gauche, les arêtes rocheuses de la montagne, hérissées d’inextricables broussailles.

Dans cette dernière direction se trouvait son unique chance de salut ; il s’y lança désespérément. Une douzaine de coups de feu lui fut envoyée sans le blesser sérieusement, grâce à la précaution par lui prise de courir en zig-zag.