Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/214

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car vous avez du cœur, et vous connaissez l’adversité maintenant. Hélas ! je ne pourrai jamais dire l’impression mortelle que j’ai éprouvée en voyant, inanimée sur le sol, la froide dépouille de celle qui pendant vingt années avait été ma fidèle et bien-aimée compagne. Seigneur ! j’ai cru que mon cœur allait s’élancer hors de ma poitrine et mon sang faire éclater mes veines ! Mais, ce mécréant ! qu’aura-t-il fait de ma pauvre Molly ?

— N’ont-ils pas pour habitude d’emmener en captivité les prisonniers qui ne sont pas tués ?

— Pas toujours. Lorsqu’ils sont en pays ennemi, c’est leur coutume ; mais je ne leur connais aucune raison pour agir ainsi. Tout le voisinage de Medicine Bow a vécu dans une paix profonde pendant plusieurs années ; jamais nous n’avons offensé les Pawnies en aucune manière.

— Wontum s’est probablement douté que vous seriez avec moi.

— C’est fort possible. En tout cas, je ne me repens pas de ce que j’ai fait ; j’ai agi suivant mon devoir, et je l’accomplirai jusqu’au bout, tant que j’aurai des jambes capables de me porter.