Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

43
COEUR-DE-PANTHÈRE

instant, Wontum descendit la rivière Platte par un mouvement rapide, et arriva sous les murs du Fort, bien longtemps avant que l’on y connût la fatale destinée de la caravane.

Le vindicatif Indien touchait à son but ; il ne s’agissait plus que de tenter à propos quelque ruse audacieuse : en un tour de main Cœur-de-Panthère et son petit enfant pouvaient être enlevés.

Par une sombre nuit d’orage, il conduisit ses guerriers tout près des fortifications et les embusqua dans un petit bois extrêmement fourré. Puis il s’avança en éclaireur, seul, sans peinture ni vêtement de guerre.

On était loin de s’attendre à un péril semblable dans le Fort ; plus loin encore de prévoir un assaut aussi proche. La vigilance des sentinelles s’était considérablement relâchée ; on ne se croyait plus en danger.

Wontum n’eut aucune difficulté à se glisser jusqu’à l’intérieur des ouvrages avancés qui entouraient les fortifications : mais pour pénétrer plus avant dans la place se présentait un obstacle plus grave.

La présence d’un Indien à pareille heure (il était minuit passé) devait nécessairement ex-