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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

cette première donnée lui suffit pour s’orienter.

Devant lui s’étendait une double rangée de tentes ou de baraques, dont les formes basses et blanchâtres se profilaient sur les noires profondeurs de l’horizon. À sa droite s’élevaient des maisons dont les apparences étaient plus confortables : il en augura que ce devait être là son but.

Pour s’en approcher l’Indien était obligé de traverser un espace découvert ; mais l’obscurité était si épaisse qu’en usant de précautions il ne risquait nullement d’être aperçu.

L’audacieux espion s’avança donc hardiment, rampant à la manière Indienne, invisible, silencieux, rapide comme un démon de la nuit.

Partout la nuit noire ! Au travers d’un volet mal joint, au rez-de-chaussée, s’échappait un mince filet de lumière ; deux ou trois clartés tremblottantes se montraient vaguement aux fenêtres de l’étage supérieur. Pas une voix, pas un son ne troublait le morne silence, si ce n’étaient les pleurs lamentables de la pluie ruisselante et le râlement obstiné du vent.

Tous dormaient d’un sommeil de plomb, excepté ceux dont le devoir était de veiller ou ceux