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COEUR-DE-PANTHÈRE

dresser les oreilles et renifler d’une façon inquiète à l’approche d’un corps d’armée ennemi ; et cela longtemps avant tout engagement.

Cet instinct extraordinaire est développé d’une façon surprenante chez les chevaux élevés dans le désert et accoutumés à la vie sauvage.

Lorsque Marshall remarqua l’inquiétude de son brave Dahlgren, il donna l’alarme.

— Quelqu’un s’approche de nous ; dit-il.

— Les Sauvages ? croyez-vous ? répondit le vieux John.

— Je ne saurais dire si ce sont des amis ou des ennemis, mais je suis certain que quelqu’un se trouve dans notre voisinage.

Cependant le cheval parut se tranquilliser et même au bout de quelques instants il se coucha sur le sol gazonné.

Oakley persista à se déclarer fort peu rassuré. Il fit tout autour du campement une petite exploration ; mais ses regards inquiets ne parvinrent pas à sonder l’obscurité.

Le vieillard et Marshall s’enveloppèrent de leurs couvertures, et, s’étendant par terre sans façon, ils parurent disposés à dormir. Ils avaient pris soin de choisir chacun un abri qui pût les