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COEUR-DE-PANTHÈRE

Tout à coup le cheval bondit sur lui-même, coucha ses oreilles en arrière, s’élança en avant, les narines dilatées, et chargea furieusement un être caché dans un buisson voisin. L’aboiement d’un chien se fit entendre, en réponse ; mais en même temps cet ennemi invisible prit la fuite.

Le cheval revint tranquillement à sa place.

Marshall et le vieux John s’étaient dressés avec la rapidité de l’éclair.

— Qu’est-ce que cela signifie ? dit le vieillard.

— Qu’en sais-je ? répondit Oakley ; par le diable, mes pensées ne peuvent trouver le droit chemin.

— Mais enfin ! que supposez-vous ? demanda Marshall.

— Ma foi ! Capitaine, je ne puis rien dire, si ce n’est que votre cheval vient de mettre en fuite un chien au lieu d’un Indien. Mais je flaire quelque chose… taisez-vous ! à terre ! couchez-vous !

Et au même instant Oakley se jeta sur le sol.

Bien en arriva à ses deux compagnons d’avoir suivi son exemple ; car un sillon de feu éclaira l’espace, et la détonation d’une carabine cingla l’air, à peu de distance.