Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/185

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en pays ennemi, et lorsque le soleil nous avertirait de l’erreur, il ne serait plus temps de la réparer.

— Bast ! Jim est un bon trop guide pour s’égarer ainsi, répliqua l’oncle John ; il a si souvent parcouru les bois et la prairie qu’il s’y reconnaît les yeux fermés : N’est-ce pas Jim ? que dites-vous de ça ?

— Il faut rester ici jusqu’à demain et retourner au chariot ; les femmes y dormiront dedans.

L’Indien avait raison. Les voyageurs et leurs chevaux avaient un pressant besoin de se reposer, car ils venaient de subir les plus rudes épreuves, et une très-longue marche leur était encore nécessaire pour se tirer entièrement hors du danger. D’autre part, ce n’était point un délai de quelques heures qui pouvait accroître les chances de danger, en augmentant d’une manière sensible le nombre des Indiens soulevés ; tout le mal qu’on pouvait craindre sur ce point étant à peu près réalisé.

On campa donc du mieux possible : les femmes dans le chariot les hommes, dans leurs couvertures, par terre ; et on s’endormit profondément.

Jim seul ne laissa pas le sommeil approcher