Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/212

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poursuivit-il avec un léger sourire ; le major doit s’y connaître, lui !

Halleck eut un moment d’embarras et d’hésitation, sous les regards moqueurs qui se fixaient sur lui : cependant il reprit bonne contenance et demanda à l’officier :

— Certainement, je serais fort aise d’être fixé sur le compte de cette race d’hommes étranges, peu connus, diversement appréciés, que les uns représentent comme nobles et chevaleresques, les autres…

— Peu connus !… diversement appréciés !… Chevaleresques !… interrompit l’officier avec un éclat de rire strident ; écoutez, sir, un homme qui a vécu trente ans dans ce monde-là, et que vous pouvez croire sur parole, je vous le garantis. Voici la photographie morale et physique du vrai Sauvage : tous les instincts réunis du chat, de la hyène, du tigre, du vautour, et généralement des carnassiers de bas étage ; tous les vices agglomérés des populations civilisées, des hordes barbares, des bandits hors la loi ; un amalgame de la bête fauve et du scélérat sans conscience. Voilà pour le côté moral… que j’adoucis passablement. La force, la souplesse, l’agilité, la vi-