Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/95

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pareilles horreurs dans l’État de Minnesota, au cœur de la civilisation ? Pour moi, je n’ai qu’un désir ardent, c’est de m’éloigner le plus promptement possible.

— Eh bien ! non pas moi ! chère cousine. Maintenant, je le confesse, mon opinion sur les aborigènes devient douteuse : il y a comme un brouillard dans mon imagination. Avant de m’en aller, je veux éclaircir la question ; je veux, s’il est possible, réhabiliter ces pauvres Indiens, à mes yeux, dans toute leur splendeur.

— Ô Adolphe ! vous serez donc toujours une tête folle ? Si vous avez peur de perdre votre affreux fétichisme pour les Sauvages, il vaut mieux vous en aller sans pousser l’examen plus loin car, croyez-moi, la désillusion sera terrible.

— Eh bien ! donc, enlevez-moi ! dit l’artiste en riant : Ah mais ! j’y songe, je ne vous ai pas fait voir le croquis délicieux que…

— Ai-je le temps de regarder des paysages, lorsque la vie de mes amis est en danger ? riposta impatiemment la jeune fille en lui tournant le dos pour courir dans la maison.

Au même instant, Will Brainerd descendit de son observatoire. Il informa la famille qu’aucun