Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/148

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pas d’ennemi dans la plupart des discoureurs qui concluaient contre lui. Mais cette tourbe de sots courait à la remorque des propos mis en l’air ; chacun aspirait l’avis de son voisin avec avidité, puis allait le colporter dans un autre groupe avec grossissement et amplification.

Qu’un homme ferme et sensé fût venu proclamer avec autorité l’innocence de Charles, la foule aurait canonisé ce dernier et l’aurait cherché partout pour le porter en triomphe !

Dès le début, Dodge avait cherché vainement à lutter contre le courant, il n’y avait gagné que des rebuffades ; partout on lui jetait au nez son propre récit. Découragé enfin, il alla se fourrer dans un coin, faisant la sourde oreille et recherchant en lui-même ce qu’il pourrait bien faire pour aider Dudley à sortir de ce mauvais pas où il l’avait jeté sans le vouloir.

Vint un moment où, las de parlementer, les curieux songèrent à transporter le cadavre dans une