Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/156

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Le missionnaire stupéfié, murmurait machinalement des prières auxquelles, assurément, il ne pouvait accorder qu’une minime attention.

Dudley, malgré sa vive émotion, fut le premier à reprendre son sang-froid. Après s’être informé de l’accusation qu’on portait contre lui, il murmura en souriant quelques mots de consolation à Lucy ; puis, d’une voix basse, mais expressive, il affirma à Sedley que tout irait bien ; ensuite il donna lui-même le signal du départ pour Adrianopolis.

Sedley était resté muet, stupéfié, chancelant comme un homme ivre ; il n’avait pu dire un seul mot.

L’administration judiciaire, dans les régions demi-civilisés de l’Amérique, n’était pas, à l’époque de cette histoire, aussi perfectionnée qu’elle l’est de nos jours. On ne pourrait assurer qu’elle fut beaucoup plus équitable ou moins digne que celle dont s’enorgueillit notre siècle de perfectibilité :