Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/7

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elle se trouvait perdue et imperceptible comme des grains de sables.

Çà et là, sur quelque rivage solitaire apparaissait un embryon de ville : ici une clairière, là une route, plus loin une cabane en tronc d’arbre annonçaient la présence des hardis pionniers qui s’aventuraient en éclaireurs sur les frontières du lointain-Ouest.

La cognée du bûcheron Européen répondait, dans le vide de la solitude, au frémissement furtif du canot indien glissant sur l’Ohio. Mais ces bruits humains étaient rares et épars ; la profondeur des forêts vierges dormait encore du premier sommeil depuis la naissance des mondes.

Un petit village placé sur le bord de l’Ohio, comme une sentinelle avancée, fut le théâtre du début de cette histoire.

L’emplacement était admirablement choisi : militairement, il présentait une forteresse naturelle, établie sur un rocher à pic, debout sur le