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les forestiers du michigan

— Que faites-vous de notre canot ?

— Oh ! presque rien ! une petite promenade jusqu’à Presqu’Isle.

— De quel droit agissez-vous ainsi ! Gredin, votre conduite est infâme ce canot nous appartient !

— Hélas je m’en doute bien ! mais je suis forcé… je ne peux me dispenser.

— Enfin vous n’êtes qu’un coquin et un filou ! Nous ne vous avons pas dépouillé, nous !

— Écoutez, Français chéri je suis venu dans ce canot, n’est-ce pas ?… Y suis-je venu ?

— Oui, sans doute ! Eh bien après ?

— Comprenez je m’en vais comme je suis venu !

– C’est une honte et ces gens là se disent civilisés !

— Bah ! nous sommes en plein pays sauvage, loin de la civilisation ! Faites en provision pour vous, si ça vous fait plaisir. Et si vous voulez me revoir, venez faire un petit tour jusqu’à Presqu’Isle. Bonsoir ! adieu !

– Va ! sauve-toi ! Yankee du diable ! nous y serons trop tôt pour toi !