ce que je viens de dire. Et… ce Johnson… était votre mari ?
— Non certes ! s’écria Mariami dont le beau et franc visage s’empourpra d’une vive rougeur : mais il aurait ambitionné de l’être. L’hiver dernier, Balkblalk, irrité de ce que je n’y voulais pas consentir, m’avait emmenée bien loin dans les bois pour m’y laisser mourir : vous m’avez sauvée.
Ces dernières paroles avaient une expression de reconnaissance et de naïve amitié. Veghte eut envie de pleurer et de sourire tout à la fois.
— Canaille de Balkblalk grommela-t-il.
Puis reprenant la conversation :
– Pourquoi avez-vous disparu cette nuit-là ?
– Pour fuir cet homme. Mon père avait eu du regret de m’avoir abandonnée ; il m’avait fait un signal, je suis allée le rejoindre. Si vous n’aviez pas été avec Johnson, Balkblalk vous aurait tué.
— Oui ! reprit négligemment Basil, je sais qu’il ne m’a jamais aimé ; je le lui rendais bien, du reste. Maintenant, jeune fille, je désire une réponse de vous.
Elle attacha sur lui ses grands yeux noirs, attendant la question.