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les forestiers du michigan



moment de se répandre en hypothèses, il fallait agir, il fallait lutter ; la mort était là, attendant sa proie.

Basil lui retira ses mocassins, et examina ses petits pieds :

— Tonnerre ils sont gelés, je m’en doutais ! grommela-t-il en prenant une poignée de neige pour les frictionner.

Le brave forestier mit une telle ardeur à cette utile opération, que la jeune fille poussa un cri de douleur.

C’était mieux que rien : c’était signe de vie.

— Bon ! elle reprend la parole ! dit-il en riant dans sa barbe ; et dans ce discours il y a plus de sens que dans tout son baragouin sauvage. Allons ! criez un peu, petite fille ! ça me réjouit de vous entendre. Le sang commence à circuler dans ces mignonnes pattes je vais les bien envelopper de la couverture, ensuite je donnerai une « frottée » aux bras.

Effectivement, il donna une telle « frottée » aux deux bras, que la jeune fille en poussa des cris. Mais le vaillant Basil ne s’arrêta pas pour si peu, et il ne discontinua sa vigoureuse mé-