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LES PIEDS FOURCHUS

avez vu, Père ? poursuivit Luther ; quelle est la dimension de ses cornes, ou andouillers, comme les appelait tout à l’heure Master Burleigh ? Vous n’avez pas encore répondu à cette question, Père ?

— Tu ne m’en laisses pas le temps… tu fais trois questions à la fois.

— Est-ce lourd, un moose ?

— Il y en a qui dépassent douze cents livres ; mais huit ou neuf cents forment déjà un joli appoint.

— Et… est-ce bien haut, Père ? à quoi çà ressemble-t-il ? je voudrais bien le savoir avant de m’endormir.

— Vous dormiriez tous déjà, si vous aviez songé qu’il faudra être sur pied demain matin deux heures avant le jour. Cependant je veux bien répondre à ta question, seulement je prie Iry de parler pour moi ; écoute-le.

— Je veux bien, sir, dit aussitôt Burleigh ; c’est une grande, farouche, énorme créature de l’espèce-daim, avec une tête colossale.

— Ressemblant à une tête d’âne, hein ? observa le Brigadier n’est-ce pas, Iry ?

— Oui, un peu ; mais plutôt à celle d’un che-