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LES PIEDS FOURCHUS

un piége à moose, et rien n’a passé sur ce sentier depuis le grand orage.

— Un piége ? sir, qu’appelez-vous ainsi ? demanda Ned.

Burleigh lui montra le jeune arbre penché, qu’une corde mince tirait de force jusqu’au dessus du sentier ; l’autre bout était attaché à un arbre, et dans le milieu était un nœud coulant maintenu par une détente.

Les chasseurs visitèrent ce piége dans le plus profond silence.

— Quel est le but de cette machine, sir ? demanda Édouard en regardant Burleigh avec une attention et une expression singulières, qui furent remarquées par tous les assistants.

— Je vous l’expliquerai volontiers. Le moose, en passant par là pour aller boire, engage son bois dans la corde que vous voyez, ses pieds font partir la détente ; l’arbre se redresse et enlève l’animal qui reste suspendu sur les jambes de derrière.

— Et le pauvre diable meurt par voie de strangulation ! observa Bob Frazier.

— Cruel ! honteux ! dirent à la fois Joë, Ned et le Brigadier, qui ajouta en clignottant les yeux