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LES PIEDS FOURCHUS

— Il vient ! il vient ! hurlèrent les Frazier au grand déplaisir du Brigadier et de Burleigh.

— Allez-y ! courez, mes garçons ! chacun sa route ; je suis sûr qu’il nous a vus ou entendus, tout à l’heure les premiers seront les derniers. Vous pouvez crier maintenant tant que vous voudrez ; ça n’arrivera qu’à l’étourdir ; ah ! si seulement j’avais les chiens !

À ces mots, suivi de Burleigh, il se mit en chasse. Les autres chasseurs continuèrent à se développer sur la lisière du bois, rétrécissant graduellement leur enceinte autour de l’animal qui paraissait démoralisé par le nombre et la position de ses ennemis. Un instant il sembla décidé à traverser, au grand trot, la clairière, mais tout-à-coup il bondit vers le fourré. Ses mouvements agiles indiquaient qu’il n’était pas sérieusement blessé.

— Halloo ! cria le Brigadier lorsque la bête fut en vue, halloo! c’est bien le gaillard avec lequel nous avons eu affaire ! voyez ses cornes !

Et il se lança vers lui à travers bois et broussailles qui craquaient devant lui comme devant un hippopotame.

En effet la ramure de l’animal était magni-