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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

ses pieds, il avait failli terminer d’un seul coup toutes ses affaires en ce bas monde.

Watch le saisit dans sa chute, toujours cramponné à sa gorge par des mâchoires d’acier.

Toujours indomptable, quoique cruellement meurtri, le Brigadier se rua sur le moose, et avant que Burleigh fût à portée de l’aider, acheva l’animal en lui plongeant jusqu’au manche son long couteau dans la poitrine.

L’air et les bois tremblèrent au bruit des sauvages hurrah que poussa la bande triomphante des chasseurs, en même temps que le fidèle Watch aboyait et que la meute des roquets s’égosillait en affreux glapissements.

— Hurrah ! pour le vieux chasseur !

— Hurrah ! pour l’Oncle Jerry !

— Hurrah pour le Squire !

— Hurrah ! pour mon père !

On continua ainsi plusieurs minutes, jusqu’à perte d’haleine, en y mêlant des salves de mousqueterie.

— Assez ! enfants ! assez ! vous me comblez ! criait le bonhomme attendri ; ah ! voila les vrais chasseurs de moose ! voilà une chasse, mes amis ! allons, chargez vos armes !