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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

pondit Burleigh ; elles forment deux sentiers ; je jurerais qu’il a passé par là au moins une demi-douzaine de mooses, depuis vingt-quatre heures. Ils doivent avoir été effrayés par quelqu’un de notre troupe.

— Je ne pense pas ; aucun d’eux ne s’est avancé à plus d’un mille d’ici ; à moins que ce ne soit cet imbécile de Ned Frazier, que la peste confonde !

— Édouard Frazier ! vous croyez ?

— Oui, cette tête d’âne Je ne serais pas surpris que ce butor fût venu par ici, courant après les femmes, comme l’a dit Bob son frère.

Burleigh devint sombre et ne répondit rien : toujours pensif, il secoua la main au Brigadier, et partit pour son expédition rétrograde.

Dans l’ardeur de la chasse il avait parcouru un chemin très-long sans s’en apercevoir : il lui fallut plus de trois heures pour regagner la clairière qu’ils avaient quittée la veille. Tout y était silencieux et solitaire, au point qu’il crut un instant s’être égaré. Pendant qu’il se demandait si ses compagnons avaient déserté leurs postes, une perdrix se leva bruyamment dans le fourré, à une portée de pistolet.