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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

causer, je vous en réponds : Jerutha Jane, elle est venue chez mon père au milieu de la nuit ; elle a parlé un instant avec ma mère ; puis, on m’a appelé, et je suis parti au grand galop, aussi vite que la jument pouvait courir.

— Mais, si je prends la jument, Noah, que deviendras-tu ?

— Ce que je deviendrai ? Je resterai ici pour voir le fun (réjouissances) ! Ah ! c’est que j’aime les campements, moi ! je suis bon dans les campements, moi ! j’y suis bon à tout ! Et puis, je serai si content de voir un moose !… si vous n’y trouvez pas d’inconvénient.

— Pas le moins du monde, Noah. Adieu ; mais ne t’avise pas d’aller à la chasse du moose sans être avec un bon protecteur ; prends bien garde ! tu pourrais te trouver dans un cruel embarras. Adieu.

— Adieu ! bonne route ! répondit l’enfant.

Burleigh avait piqué des deux et était déjà loin.

À ce moment on entendit dans le bois un coup de fusil, mais si éloigné qu’aucun chasseur, après avoir prêté un instant l’oreille, ne crut devoir s’en préoccuper : Ira n’y fit pas même attention ;