Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

198
LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

Madawaska et ordonna les préparatifs du retour.

Dans la soirée, un bruit de voix s’éleva au milieu du silence ; la petite troupe crut entendre des cris, une dispute ; puis, deux coups de feu retentirent presque en même temps ; quelques secondes après, la détonation plus retentissante d’une carabine cingla l’air, et la solitude redevint silencieuse.

— C’est quelque bande de chasseurs, observa le Brigadier ; je suis bien aise de ne pas me trouver sur leur route, sans savoir à qui nous aurions à faire. Quel malheur que Burleigh ne soit plus avec nous ! je ne comprends rien à sa brusque disparition.

— N’a-t-il pas un cheval noir maintenant ? demanda le voisin Smith récemment arrivé du camp.

— Il n’en prend jamais d’autre, répondit Luther.

— Eh bien ! je crois l’avoir vu passer comme une flèche, avant hier, monté sur une superbe bête ; il suivait les fourrés comme s’il eût voulu éviter d’être vu. Je l’ai reconnu lorsque, au sortir de la grande clairière, il a lancé son cheval à la nage pour traverser la rivière : il avait l’air