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Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/201

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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

avaient retenti trois coups de feu quelques instants auparavant.

La nuit était venue, assombrissant les forêts solitaires ; tout à coup, nos chasseurs se trouvèrent sans avoir rien entendu, à quelques pas d’une longue file d’indiens. Ces guerriers sauvages, marchant dans un parfait silence, suivaient une piste unique, chacun mettant le pied dans la même empreinte ; on aurait dit des ombres noires glissant sur la neige.

Le Brigadier s’arrêta brusquement ; la vision indienne disparut promptement sans paraître accorder la moindre attention aux Faces-Pâles. Au même instant le Brigadier prêta l’oreille à un cri sourd et lointain.

— Qu’est-ce que cela ? murmura-t-il, n’entendez-vous rien ?

— Oui, fit Luther, mais je ne distingue pas bien ; et il se redressa, plaçant sa main ouverte contre l’oreille, pour mieux écouter.

— C’est le hurlement d’un chien, dit le père, il est très-éloigné.

— Le voila qui recommence ! s’écria Bob Frazier.

— Ce doit être un loup, objecta Joë.